Classique.
Version publiée en 2007,
aux éditions Pocket (Classiques).
314 pages.
L'histoire d'un enfant, sensible et pauvre (Daudet lui-même), qui ne parviendra jamais à devenir tout à fait un homme. La vraie enfance d'abord "dans une ville du Languedoc où l'on trouve, comme dans toutes les villes du Midi, beaucoup de soleil, pas mal de poussière, un couvent de carmélites et deux ou trois monuments romains". Puis le collège, l'affreux collège, où le Petit Chose, d'abord martyrisé comme élève par ses camarades plus riches, exercera ensuite "l'horrible métier de pion". Où s'enfuir, sinon à Paris, avec ses repas à deux sous et de beaux yeux noirs qui brillent au fond d'une boutique ?
J'ai acheté ce livre il y a environ un an je pense à l'époque où je voulais me remettre un peu aux classiques... Il aura fallu un an mais je m'y suis enfin mise et j'en ressors mitigée. J'avoue qu'enchaîner Alphonse Daudet après Maxime Chattam n'est peut-être pas une bonne idée mais sans s'ennuyer, Le petit chose ne m'a pas conquise !
Ce premier roman d'Alphonse Daudet est un roman d'échecs : dès les premiers chapitres la famille Eyssette, dont Daniel le narrateur est le fils cadet, fait faillite en Provence et déménage à Lyon pour essayer de reconstruire le foyer... Et c'est cette idée de reconstruction qui est le thème principal de ces 315 pages.
On va donc suivre la famille Eyssette et plus particulièrement Daniel, surnommé Le petit chose à cause de sa petite taille et de son allure frêle puis Jacques, son frère dans leur quête d'argent.
La vie de Daniel sera une suite de mauvais choix et de mauvaises rencontres qui poussera son frère Jacques à tomber dans la pauvreté avec lui.
Les personnages sont très attachants : on sent bien que Jacques et la mère Eyssette font tout leur possible pour redevenir une famille unie et riche (ou en tout cas moins dans la misère!). Malheureusement, je me suis plus attachée à eux deux qu'à Daniel, sensé être le personnage principal. En effet, Alphonse Daudet a choisi une narration assez particulière qui alterne entre le « je » et le « il ». Ce parti pris est original mais on s'éloigne un peu de Daniel. Cependant, le style est parfait, on ressent le dédoublement de personnalité de Daniel qui redevient le petit chose lorsqu'il a honte et qu'il n'assume pas ses actes. L'auteur nous dépeint donc un personnage adulte dans l'âge mais parfois toujours enfant dans ses choix. Finalement il n'évolue pas beaucoup par rapport aux autres personnages rencontrés tout au long du roman : on le suit sur une petite vingtaine d'années je pense mais pourtant l'image de l'enfant reste présente.
La fin laisse présager un début de bonheur même si ses mauvaises passes ont eu raison de son frère et des quelques économies qu'il avait réussi à récupérer en travaillant dur. Cependant, la morale de l'auteur est claire et simple : les rêves d'enfants restent des rêves et vouloir les réaliser n'amène finalement que des désillusions...
Bref, un classique à lire bien sûr, avec une morale bien amenée par Alphonse Daudet et ses personnages attachants et vrais. Cependant, l'action m'a un peu manqué... à ne pas lire (comme moi) après un thriller haletant ! =)
Cette chronique est peu courte, j'en suis désolée, mais j'ai vraiment eu du mal à enchaîner... mon avis s'en ressent forcément.
Cette lecture est comptabilisée dans le challenge «Le tour des genres en 365 jours» pour la catégorie Classique.