On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Policier.
Version publiée en 1976,
aux éditions du Livre de Poche,
collection Policier.
320 pages.
Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l'île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l'élimination minutieuse de dix petits nègres.
Après le premier repas, une voix mystérieuse s'élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s'étrangle et meurt, comme la première victime de la comtine. Une statuette disparait. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre.
La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l'île, parmi les convives ?
Dix petits Nègres s'en allèrent dîner.
L'un deux étouffa et il n'en resta plus que neuf.
Neuf petits Nègres veillèrent très tard.
L'un deux oublia de se réveiller et il n'en resta plus que huit.
Huit petits Nègres voyagèrent dans le Devon.
L'un deux voulut y demeurer et il n'en resta plus que sept.
Sept petits Nègres cassèrent du bois avec une hachette.
Un se coupa en deux et il n'en resta que six.
Six petits Nègres jouèrent avec une ruche.
Un bourdon piqua l'un deux et il n'en resta plus que cinq.
Cinq petits Nègres étudièrent le droit.
L'un deux devint avocat et il n'en resta plus que quatre.
Quatre petits Nègres s'en allèrent en mer.
Un hareng saur avala l'un deux et il n'en resta plus que trois.
Trois petits Nègres se promenèrent au zoo.
Un gros ours en étouffa un et il n'en resta plus que deux.
Deux petits Nègres s'assirent au soleil.
L'un deux fut grillé et il n'en resta plus que un.
Un petit Nègre se trouva tout seul.
Il alla se pendre et il n'en resta plus
Aucun.
C'était mon premier Agatha Christie et mes a priori se sont révélés faux : l'écriture est fluide et facile, pas "snob" comme je le pensais, le suspense est là tout au long du livre.
L'action débute dans le train menant à Oakbridge, où l'on rencontre les premiers personnages de l'histoire, ils ne se connaissent pas et pensent être les seuls à être invités dans la luxueuse maison de l'île du Nègre.
La comptine, affichée dans toutes les chambres de la maison, nous apprend dés le début le déroulement des choses mais n'enlève pas du tout le suspense.
Cependant, comme Neph, j'ai trouvé la mort de la dernière victime plutôt simple par rapport aux autres, comme hors sujet (même si lors de l'épilogue, on apprend que tout était organisé.).
Le huit clos est haletant, les soupçons passent d'une personne à l'autre sans savoir qui est l'horrible metteur en scène de ces petites vacances insulaires... Jusqu'à l'épilogue où tout s'éclaire. Le stratagème est efficace, le but assez "louable" même si c'est quand même digne d'un psychopathe !
Lu dans le cadre du Challenge GOD SAVE THE LIVRE (1/5)
Du même auteur, sur le blog :
- Loin de vous ce printemps. (brève)