On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
La trilogie du mal, tome 2.
Thriller.
Version publiée en 2004,
aux éditions Pocket.
599 pages.
Chaque année, des dizaines de personnes disparaissent à New York dans des circonstances étranges. La plupart d'entre elles ne sont jamais retrouvées. Julia, elle, est découverte vivante, scalpée, et prétend s'être enfuie de l'Enfer. On pourrait croire à un acte isolé s'il n'y avait ces photos, toutes ces photos...
Annabel O'Donnel, jeune détective à Brooklyn, prend l'enquête en main, aidée par Joshua Brolin, jeune spécialiste des tueurs en série. Quel monstre se cache dans les rues enneigées de la ville ? Et si Julia avait raison, si c'était le diable lui-même ? Ce mystère, ce rituel... Dans une atmosphère apocalyptique, Joshua et Annabel vont bientôt découvrir une porte, un passage... dans les ténèbres.
«Il peut être partout derrière chacun de vos pas. Et vous ne le savez pas.»
p.301
Le style est identique à L'âme du mal, l'auteur a une plume très fluide malgré le vocabulaire riche et développé qu'il utilise. J'ai été très surprise et à la fois vraiment contente de retrouver le même « mode opératoire » dans le déroulement de l'intrigue à savoir : un prologue se passant 30 ans plus tôt, un premier suspect arrêté dès les premières pages mais qui ne fait qu'ouvrir les portes d'une machination et d'une enquête bien plus horrible et longue qu'on pouvait le penser.
Et bien sûr, Maxime Chattam nous (me !) fait le plaisir de ré-utiliser Joshua Brolin (et lui rajoute un chien en plus... Que demande le peuple ?!). Cependant, Joshua ne sera qu'un personnage secondaire dans ce tome puisque le roman est centré sur une enquêtrice de New-York cette fois-ci... L'ambiance est du coup assez différente puisque l'auteur retranscrit à merveille le style de vie rapide et égocentrique des new-yorkais : l'agitation sur les trottoirs, l'indifférence des gens que l'on croisent, etc.
Les personnages au passé plutôt lourd sont donc également présents : Annabel, la fameuse enquêtrice dont le mari a disparu 18 mois plus tôt sans que personne ne sache réellement ce qui s'est passé, Jack (son patron en quelque sorte) très solitaire, et Joshua devenu détective privé depuis l'affaire du bourreau de Portland et plus détruit que jamais par cette enquête et la disparition de Juliette... et bien sûr, les assassins, encore plus terrifiants et dérangés que dans L'âme du mal (et pourtant... !).
Je pensais cependant que le mari disparu aurait une place plus importante dans l'histoire puisqu'il est introduit dès le début du roman et est l'élément déclencheur à la participation d'Annabel à l'enquête de ce tome... Mais Maxime Chattam ne le voit que comme un simple détail et nous évite peut-être ainsi un happy end un peu trop dégoulinant d'amour auquel on aurait pu s'attendre : j'ai envie de dire MERCI ! =)
Les tueurs, eux, ont encore une fois réussis à me faire froid dans le dos tellement l'histoire est morbide et vraiment tordue ! Et comme dans le premier tome, l'auteur nous rappelle bien que la plupart des informations sont malheureusement bien réelles (histoire de nous rassurer...).
Bon, vous l'aurez compris, l'histoire m'a subjuguée et comme pour L'âme du mal, le dénouement a été une claque même si cette fois-ci quelques détails m'avaient sauté aux yeux : notamment l'anagramme de Caliban et l'identité de ce fameux Caliban, le maître de toute l'histoire, qui devient évidente lorsque l'on se retrouve dans la maison de Murdoch (au milieu de nul part bien entendu...) et qu'Annabel reçoit le coup de fil de Joshua... C'est quand même la scène la plus clichée des thrillers !
L'horreur est toujours là et devient de plus en plus malsaine (je ne suis toujours pas revenue de la « déco » du sous-sol de Caliban... très sympa le papier peint!).
Le côté historique aussi : le premier tome était consacré à la religion et à la mythologie de L'Enfer de Dante tandis que ce deuxième opus est cette fois-ci axé sur La tempête de Shakespeare (d'où le Caliban est tiré) ainsi que sur la fameuse Cour des Miracles qui me fait beaucoup penser à Notre Dame de Paris... Bien sûr, tout cela est revisité à merveille par Maxime Chattam !!
Comme je l'ai déjà dit dans ma chronique du premier tome de La trilogie du mal, j'apprécie lorsque l'auteur prend le temps de se documenter sur ce qu'il écrit et que l'on sent que le roman est travaillé et réfléchi.
En bref, un deuxième coup de coeur pour Maxime Chattam et sa trilogie... Une intrigue à couper le souffle, de plus en plus effrayante et complexe au fil des pages, des personnages vrais et travaillés jusqu'au moindre détail un dénouement digne des plus horribles psychopathes... J'en redemande !! =)
Cette lecture était une lecture commune organisée par Samlor sur Livraddict. Retrouvez le lien des autres participants ici !
Pour aller plus loin : Bien sûr, je vais me jeter dans la librairie la plus proche pour acheter le troisième et dernier tome de la série Maléfices même si le résumé ne me tente pas autant que les deux premiers... Cette histoire d'araignées ne m'attire pas tellement, à voir.
Les autres titres de l'auteur ne tarderont pas à rejoindre ma bibliothèque non plus !
Du même auteur, sur le blog :
L'âme du mal. <3