On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Classique.
Version publiée en 2009,
aux éditions Pocket,
collection Classiques.
340 pages.
"L'expression était d'une cruauté atroce. Là, son âme même, émergeant de la toile, le dévisageait et l'appelait à son tribunal."
Devant son portrait, oeuvre d'un de ses amis, Dorian Gray, jeune homme d'une immense fortune et d'une exceptionnelle beauté, fait le voeu de rester tel qu'il est peint, tandis que son image vieillira à sa place. Exaucé par une intervention magique et fatale, Dorian cède alors à tous ses caprices et à toutes ses folies. Dans les quartiers élégants de Londres et les bouges du port, sous le masque de sa beauté intacte, il mène une vie de débauche et de crime. Esthète, monstre, dandy, il a décidé de faire de sa vie une oeuvre d'art. Une vie qui ressemble à celle d'Oscar Wilde, que la société victorienne lui fit payer en le condamnant aux travaux forcés...
"Mais la beauté, la vraie beauté finit où une expression intelligente commence."
Le Portrait de Dorian Gray est un livre connu, tout comme son auteur, alors quand j'ai vu qu'il était élu pour le Book Clud d'Avril, je me suis lancée !
A l'instar de Zola, Wilde aligne les mots avec aisance, mais contrairement à l'auteur de Thérèse Raquin, le style de l'irlandais ne me plaît pas du tout !
Les longs dialogues et la philosophie ne sont vraiment pas mes thèmes de prédilection en matière de lecture... Cependant, l'éloge de la beauté est très bien étudiée et décrite à travers les leçons de vie de Lord Henry ; peut-être même trop. En effet, à part la pseudo relation amoureuse entre Dorian gray et l'actrice Sybil Vane, la première moitié du livre est dépourvue d'action.
Les personnages sont "d'époque" : dandysme, mysoginie ("Elles ont des instincts merveilleusement primitifs. Nous les avons émancipés, mais elles sont demeurées des esclaves à la recherche d'un maître.") et noblesse sont les maîtres mots du trio principal du roman : Dorian l'esthète, Lord Henry le philosophe et Basil Hallward le peintre. On remarquera d'ailleurs que ce livre est axé sur les hommes et leurs relations plutôt ambigues : Basil trouve en Dorian son modèle idéal, sa muse ; Dorian, quant à lui ne voit que par Lord Henry et les récits de ses exploits.
Quelques moments d'action trouvent leur place entre les longs dialogues lorsque Dorian est pris à son propre piège et ne supporte plus de voir son portrait ainsi défiguré.
La fin m'a énormément déçue ! La mort du portrait (personnage à part entière du roman) et par la même occasion celle de Dorian ne tiennent qu'en quelques lignes... Tous ces mots n'auront amené qu'à une fin trop rapide et bien mal formulée à mon avis !
Roman lu dans le cadre du Book Club d'Avril sur le thème de l'Angleterre victorienne, ainsi que pour le Challenge Petit Bac dans la catégorie Objet, et également pour le Challenge God Save The Livre (d'une pierre 3 coups ! ^^)