On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Contemporaine.
Version publiée en 2012,
aux éditions Points.
188 pages.
L'anniversaire du grand-père s'éternise. Scarlett ne supporte plus la présence des triplés, ses cousins aux yeux délavés. Pour les effrayer, elle leur parle du fantôme qui lui rend visite à la nuit tombée. Celle qu'elle appelle Bonnie, comme dans Autant en emporte le vent, s'est évaporée trente ans plus tôt. Les adultes, inconsolés, se souviennent. Sauront-ils enfin s'avouer ce qu'ils ont sur le coeur ?
Ce livre était une de mes envies du mois de juillet : ce court roman me tentait par le côté mystérieux de la disparition de cette « Bonnie » et par le côté règlement de comptes des réunions de famille.
Le style de K. Reysset est agréable à lire, je ne la connaissais pas du tout mais son écriture est fluide et, même si elle utilise parfois des mots assez vulgaires, ils passent sans vraiment choquer car placés au bon endroit. Car l'auteure ne nous raconte pas une histoire mais plutôt une tranche de vie banale, à la manière d'A. Gavalda (mon avis sur Je l'aimais de l'auteur) : c'est en tout cas le rapprochement que j'ai fait à la lecture de Les yeux au ciel.
Le découpage du roman est particulier et très intéressant : l'histoire se déroule sur 4 jours (un long week-end) et est découpée par jour mais aussi par point de vue. En effet, chaque jour plusieurs personnages prennent la parole et nous font découvrir leur journée. Malheureusement, la famille est tellement nombreuse (16 personnages en tout) que l'on se perd parfois dans tous ces prénoms et cette généalogie...
De ce fait, les personnages nous paraissent assez éloignés de nous : le roman est trop court pour pouvoir nous permettre de découvrir toutes ces personnes au point de s'attacher à eux. J'ai trouvé ça assez dommage car certains personnages comme Léna ou Scarlett me semblaient très intéressants à développer et à suivre un peu en détails mais l'auteur nous noie dans les problèmes des autres personnages. D'ailleurs, j'ai eu l'impression que K. Reysset caricaturait un peu son histoire : tout le monde a des tracas dans sa vie, mais autant et en même temps, c'est un peu abusé !
J'ai néanmoins aimé retrouvé le côté que j'attendais le plus dans ces pages : la famille et tous les quiproquos et autres secrets de Polichinelle que tout le monde doit connaître dans sa propre famille...
L'intrigue m'avait également attiré mais je suis un peu plus sceptique sur ce point : la disparition de Bonnie, alias Violette la petite soeur morte prématurément, est présente dans les esprits de toute la famille et durant tout le roman. Cependant, l'auteure reste assez floue... J'aurais préféré qu'elle crève l'abcés, ce qui aurait mis un peu d'action dans son récit ou au moins un léger rebondissement, c'est dommage.
Surtout que la fin n'est, à ma grande surprise, pas axée sur ce thème mais sur un autre personnage qui était resté effacé dans les 180 pages précédentes.
Bref, une tranche de vie réaliste racontée très simplement. Malheureusement, le manque de rebondissement se fait sentir malgré le nombre de pages réduit et l'intrigue n'est pas assez développée pour devenir alléchante.
Calypso l'a également lu.
J'ai lu ce livre en lecture commune avec Reveline, voici sa chronique.
Pour aller plus loin : Un autre livre de l'auteur me tente, il s'agit de Comme une mère. Il est classé en Chick-lit sur Livraddict mais d'après le résumé ça paraît un peu plus sombre...