On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Suite de la semaine dernière : ma petite sélection tirée du guide des éditions Points.
- Le dresseur d'insectes de A. Thorarinsson : Au lendemain de la grande fête des commerçants de Akureyri, la grande ville du Nord de l'Islande, on dénombre de nombreuses gueules de bois, quelques dépucelages, plusieurs agressions, plusieurs viols aussi. Mais une femme qui se présente sous le nom de Victoria demande à Einar, le correspondant local du Journal du soir, de se rendre immédiatement, avec la police, dans une "maison hantée" de la vieille ville: ils y découvrent le corps d'une jeune fille étranglée. Personne n'a signalé de disparition. Peu après, Einar apprend que son informatrice, entrée dans une clinique de désintoxication, a été assassinée. Fort de son expérience d'ancien alcoolique, il se fait interner pour mener son enquête. Résistant à la pression de son rédacteur en chef avide de sensationnel, il saura découvrir l'identité réelle des deux victimes, engluées dans des relations perverses, et impuissantes devant les puissances de la modernité qui transforment à marche forcée une société dans laquelle la famille a gardé toute son importance.
- Le livre noir des serial killers de S. Bourgoin : "J'ai tué mes victimes pour les garder auprès de moi car je ne voulais pas rester seul. J'avais alors un sentiment intense de la fragilité de la vie. Quelques instants auparavant, c'était des hommes, et maintenant, ce n'était plus qu'un tas d'os dans une poubelle. J'ai éprouvé des remords après chacun de mes crimes mais cela ne durait jamais longtemps. " Ainsi s'exprime Jeffrey Dahmer, " le cannibale de Milwaukee ", l'un des sept tueurs en série dont l'histoire est analysée ici. Qu'ils soient buveur de sang comme Peter Kürien, " le vampire de Düsseldorf " ; violeur et étrangleur de femmes à l'image d'Albert De Salvo, " l'étrangleur de Boston " ; meurtrier d'enfants et de prostituées tel Arthur Shawcross, " le monstre de Rochester " ; routards du crime et amants à la façon d'Ottis Toole et Henry Lee Lucas ; nécrophile et cannibale à l'exemple d'Ed Kemper, " l'ogre de Santa Cruz " ; ou assassin de prostituées comme Gary Ridgway, tous démontrent le même appétit de destruction. La même volonté de puissance et de contrôle de la victime, ainsi que l'absence du moindre remords. Loin de l'image stéréotypée de " génie du mal ", véhiculée par des films tels que Seven et Le silence des agneaux, ces criminels expriment leurs souffrances au travers de confessions, mais aussi leurs fantasmes les plus sombres qui en font de redoutables et d'inguérissables machines à tuer.
- Meurtres en bleu marine de C.J. Box : Annie, douze ans, et William, son frère cadet, voient ce qu'ils n'auraient jamais dû voir: trois hommes en exécutent un quatrième. Pire: les assassins sont d'anciens flics. Terrorisés, les deux enfants se réfugient chez Jess Rawlins, un rancher solitaire. Pour survivre, ils n'ont qu'une seule chance: le convaincre de les protéger. Le temps presse car la "chasse aux enfants" a déjà commencé...
- Un enfant de Dieu de C. McCarthy : A quel moment Lester est-il devenu un monstre? Chassé de chez lui, il erre dans les montagnes comme un charognard guettant ses proies. Ses raisonnements se simplifient, les actes laissent place aux pulsions et ses gestes deviennent ceux d'un animal traqué. UN monologue où se mêlent insultes et sanglots s'élève dans sa grotte peuplée de cadavres ; le grognement à peine humain d'un enfant de Dieu.
Livr0ns-n0us et Marion F (à qui j'ai piqué la nouvelle petite icône) m'ont rejoint dans cette folle aventure, alors retrouvez désormais leurs propres Envies du Mercredi.
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