On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Policier.
Version publiée en 2014,
aux éditions Presses de la Cité.
500 pages.
Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l'ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l'une des courses d'endurance les plus ardues du monde, l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s'entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d'une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l'écharpe, mais la femme bascule. Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l'inconnue, un filet de sang qui s'échappe du crâne. A son cou, l'écharpe rouge.
Ceci est la version de Jamal. La vraie ?
J'ai beaucoup entendu parler de Michel Bussi, souvent en des termes très élogieux, et il me fallait découvrir un de ses titres.
Le style est agréable et simple à lire, cela n'empêche pas à l'auteur de mettre du suspense tout au long du roman avec des chapitres assez courts et amenant toujours plus de questions sur l'intrigue.
Le point de vue unique de Jamal engendre forcément un élan de sympathie pour le personnage : on essaye de se convaincre qu'il est innocent mais cela devient de plus en plus compliqué à cause des différents indices qui s'accumulent...
Les autres personnages restent du coup plus en retrait même si l'histoire d'amour avec Mona est mignonne et donne envie d'y croire !
Le déroulement de l'intrigue m'a rappelé Shutter Island de D. Lehane : le lecteur est plongé dans une intrigue qui va se révéler à l'opposé de ce que l'on pensait jusque là.
Au milieu du roman, j'ai cru avoir compris le dénouement et j'ai été bluffé par les retournements de situation et par la dimension que prend l'intrigue, simple aux premiers abords.
Le dénouement a donc été une grosse surprise pour moi et j'ai trouvél'idée bien exploitée et plutôt originale : la fin est réellement surprenante car tous les détails semés au fil des pages sont reliés et l'auteur montre enfin toute la cruauté et l'envie de vengeance qu'une personne peut contenir pendant des années.
Cependant, je suis passée à côté du coup de cœur à cause de deux petites pages, les deux dernières. Si M. Bussi nous avait laissé avec le dénouement final de l'enquête, j'aurais été conquise. Malheureusement, l'auteur a choisi de boucler son roman avec un rappel de l'histoire d'amour qui m'a déçu : c'est trop fleur bleue pour moi et surtout trop attendu... C'est dommage de « gâcher » une intrigue aussi riche que celle-ci avec une happy end dont le lecteur n'avait pas besoin pour conclure l'histoire...
En bref, si je suis déçue par l'épilogue cliché sans réel intérêt pour l'intrigue j'ai été conquise par l'histoire, les personnages et le style de l'auteur. C'est un quasi carton plein et le coup de cœur n'était vraiment pas loin !
Michel Bussi nous montre que les romans psychologiques bien menés sont également à la portée des auteurs français et pour le coup, c'est vraiment réussi.
Cette lecture me permet de participer à la LC organisée par Mimigogotte,
au challenge des 170 idées d'Helran, n°89 : quelque chose dans le vent.
et au challenge gourmand de Lecture-addict, le café : «Les collègues de l'Institut Saint Antoine, presque uniquement des femmes, infirmières, éducatrices et psychothérapeutes, serraient leurs doigts gelés sur des gobelets de thé ou de café.»
Du même auteur, sur le blog :
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
Site de l'auteur – Site des éditions Presses de la Cité