On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Classique.
Version publiée en 2004,
aux éditions Pocket,
collection Classiques à petits prix.
287 pages.
Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d'épouser son cousin, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s'éveille au contact de Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari.
L'âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.
"- Les gens meurent quelquefois, murmura-t-elle enfin. Seulement, c'est dangereux pour ceux qui survivent."
Depuis le temps que je voulais me replonger dans du Zola (depuis la 3ème en fait !), c'est fait et je n'en suis pas déçue !
On retrouve bien le style de l'auteur dés les premières lignes : ses descriptions parfaites des endroits et des personnages qu'il met en scène (et qui déplaisent à tellement...), moi j'adore ! Ces descriptions suffisent à nous raconter une histoire, pas de dialogues inutiles ni de conversations futiles.
Mais parlons maintenant de l'histoire en elle même. Thérèse, enfant rêvant à jouer dans les prés, est recueillie par sa tante et doit vivre à l'image de son cousin, malade et gavé de médicaments. Cette enfance refoulée va engendrer une jeune femme renfermée, froide et n'ayant plus le goût à rien. Evidemment, elle sera mariée à son cousin Camille.
On est alors face à la vie - tellement vide - d'une femme enlaidie par des frustations et du dégoût pour son mari, sa tante, son métier, ...
Ce roman est un roman d'amour, bien que la relation adultère soit décrite comme brutale et brulante. On sent un amour fusionnel entre les 2 amants, un amour qui va les détruire en les poussant à tuer le mari.
Tout au long du livre, les sentiments de tous les jours (l'amour, la haine, la jalousie) sont décuplés, ces sentiments légitimes deviennent violents et destructeurs.
Zola nous livre en fait une sorte de morale à sa manière, l'amour et le désir ne sont pas plus fort que la culpabilité. En effet, la passion qui a poussé les amants au crime va subitement s'éteindre et laisser place à la peur, le repoussement et les accusations.
La fin est prévisible dans le sens où les sentiments des deux personnages sont tellement forts et qu'il n'y a qu'une seule issue possible, cependant, je l'aurais imaginé moins "romantique" si je peux dire ça comme ça... Enfin, je n'en dis pas plus ! ,)
Lu dans le cadre du Challenge Petit Bac