On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? [Franz Kafka]
Drame.
Version publiée en 2006,
aux éditions LGF.
185 pages.
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents.
Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste et des millions de disparus qui qui s'est abattue une chape de silence.
Vous l'avez peut-être lu sur Facebook mais ce livre n'est pas arrivé dans mes mains par une envie subite ou un achat compulsif... C'est mon frère qui s'est débarrassé de ce livre qu'il avait à lire pour le collège. J'ai parcouru la quatrième de couverture et bien entendu j'ai craqué : « histoire familiale » et « Holocauste » dans le même livre, c'était forcément pour moi !
Vous savez peut-être également que je suis très attirée par tout ce qui touche à la 2nde Guerre Mondiale, et même si j'ai passé un très bon moment avec ce livre j'ai regretté que le contexte soit si peu développé...
Pour une fois, commençons par l'histoire.
On suit le narrateur qui est assez jeune et qui a un ami imaginaire, ici un frère. Cependant, on sent bien qu'autour de lui cette lubie n'est pas bien vue. On comprend peu à peu que son entourage ne trouve pas ça malsain pour lui mais plutôt pour eux et leurs secrets...
J'ai aimé l'intrigue familiale avec le secret à ne jamais dévoiler mais qui finalement doit éclater au grand jour pour enfin libérer les personnages.
Malheureusement, je suis restée sur ma faim quant au contexte historique, qui joue un rôle dans le secret des Grinberg/Grimbert mais j'aurais aimé que l'auteur développe un peu plus ce côté-là au lieu de ne l'utiliser que pour une scène (certes cruciale, mais quand même très courte!)... Bien sûr, j'ai bien compris que le roman est plus complexe que ça, et que le changement de nom de Maxime fait partie intégrante de ce contexte mais il me manque quelque chose pour faire de ce livre un coup de cœur.
Cependant, on s'attache aux personnages assez facilement : au narrateur bien sûr par sa naïveté du début puis par ses réactions face aux découvertes, et à Louise aussi qui ne souhaite qu'une chose c'est de se libérer de ce secret mais que l'on sent brider par les autres protagonistes...
Je n'ai par contre pas du tout accroché avec Maxime et Tania , les parents du narrateur qui m'ont paru très superficiels et détachés de ce qui se passe autour d'eux : la seule chose intéressante est leurs corps et le sport...
Pareil pour Hannah, que je ne suis pas arrivée à cerner pendant tout le roman, et la fameuse scène n'arrange rien !
Finissons par le style de P. Grimbert : j'ai passé un agréable moment avec sa plume, malgré le contexte et l'histoire l'écriture est fluide et simple. Pour moi, c'est une lecture vraiment appropriée pour découvrir les dessous de la 2nde Guerre Mondiale lorsque l'on est collégien, et je trouve que le professeur de mon frère a bien choisi ce livre. De plus, la mise en page de l'édition est aérée, la police assez grosse : ça se lit vite mais le roman reste quand même ancré dans nos têtes.
En bref, un quasi coup de cœur pour l'histoire intéressante et captivante, les personnages vrais et le style simple et très agréable. Cependant, j'ai boudé le manque de détails sur le contexte historique qui, pour moi, n'auraient fait que renforcer la portée du roman...
Nelfe, Calypso et Luna l'a également lu.
Cette lecture me permet de participer à la onzième session du challenge Lire en thème de Hylyirio : Du livre à l'écran.
(Adaptation ciné par Claude Miller en 2007 avec Cécile de France et Patrick Bruel)
Pour aller plus loin : Il faut que je trouve le Dvd ! Les autres romans de l'auteur ont l'air d'être dans la même trame : autour des petits secrets de gens aux premiers abords ordinaires... J'ai noté La petite robe de Paul.
Fiche Babelio de l'auteur – Site des éditions – Bande annonce de l'adaptation ciné